Malgré l'importance capitale du don d'organes pour de nombreux patients en attente d'une greffe, la Martinique reste confrontée à une pénurie de donneurs. Les freins culturels et le manque de communication familiale jouent un rôle crucial dans ce défi éthique. Pour inverser cette tendance, sensibilisation et dialogues sont essentiels.
Afin de promouvoir davantage le sujet du don d'organes en Martinique, l'ARS et le centre hospitalier universitaire de Martinique (CHUM) ont été labellisés « ambassadeur du don d'organes » par l'Agence de la biomédecine. Après le CHU de Besançon, le CHU de Martinique est le 2e établissement de France et le 1er en Outre-mer à recevoir le label « Hôpital ambassadeur ». L'ARS Martinique, elle, devient la 3e Agence régionale de santé labellisée au niveau national.
À leurs côtés, 7 communes du territoire ont été nommées « Ville ambassadrice du don d'organes » : Lorrain, Saint-Esprit, Carbet, Saint-Joseph, Lamentin, Gros-Morne et Marin. Chacune de ces municipalités devient ainsi un relais pour sensibiliser ses administrés au don. Cet engagement collectif s'est conclu par la signature d'une charte commune ce mardi 17 juin 2025
Le don d'organes repose sur un principe éthique clair : sauver des vies et offrir aux patients une meilleure qualité et espérance de vie. Pourtant, en dépit d'un cadre rigoureux et d'un dispositif bien établi, le nombre de donneurs reste insuffisant, en Martinique comme à l'échelle nationale. Sur l'île, seules 15 à 20 personnes bénéficient d'une greffe chaque année, tandis qu'environ 80 patients restent en attente d'une transplantation. « La réalité, c'est qu'il y a des gens qui meurent sur cette liste d'attente », insiste le Dr Ruddy Valentino, médecin coordonateur de la coordination hospitalière.
« Parlez-en à vos proches »
Bien que le don d'organes soit perçu comme « un acte ultime de générosité et de charité », plusieurs obstacles pourraient expliquer certaines réticences : méfiance envers les institutions de santé, réserves religieuses, ou encore un manque de dialogue au sein des familles. En effet, il n'est pas rare que les proches s'opposent au prélèvement, faute de connaître la volonté du défunt. « C'est la première cause de refus chez nous et notre travail de communication consiste notamment à dire aux gens : " Que vous soyez pour ou contre le don d'organes, parlez-en à vos proches " », appuie le Dr Valentino.
Une organisation adaptée au territoire
Afin de développer la culture du don et d'accompagner l'évolution des représentations et des comportements, l'Agence régionale de santé a notamment misé sur des actions de sensibilisation et de communication grand public.
En Martinique, seuls les reins et certains tissus (valves cardiaques, os, cornée) sont prélevés par la coordination hospitalière de prélèvement d'organes et de tissus, un service du CHUM. La transplantation rénale, elle, est réalisée au centre de greffe de la Guadeloupe. Pour les autres organes, les greffes sont réalisées dans l'Hexagone. Car, faute d'un bassin de population suffisant et face à un taux de refus de prélèvement encore élevé, les départements d'outre-mer ne disposent pas de services de transplantation pour les organes autres que le rein.
Le don du vivant
La majorité des donneurs sont des personnes décédées à l'hôpital, généralement à la suite d'un traumatisme crânien, d'un AVC ou parfois d'un arrêt cardiaque. Leurs organes sont alors maintenus artificiellement en état de fonctionnement jusqu'au prélèvement.
Bien qu'il soit possible de donner un rein de son vivant, en particulier entre membres d'une même famille, aucun don de ce type n'aurait été recensé aux Antilles-Guyane au cours des trois dernières années. Une situation que le Dr Valentino explique par un manque d'information : « Tous les organes doubles peuvent répondre à la possibilité d'un don du vivant. Il faudrait des campagnes de communication auprès du grand public pour que les gens sachent que c'est possible. »
À noter qu'en France, ce type de don est strictement encadré par la loi de bioéthique. « Il y a toute une batterie d'examens pour vérifier que vous-même n'ayez pas d'insuffisance rénale et que vous pouvez très bien vivre avec un seul rein », précise le médecin.
- Quels organes et tissus peuvent être prélevés et greffés ?
Les organes
Le rein est l'organe le plus couramment greffé. Suivent le foie, le cœur, les poumons, le pancréas et des parties de l'intestin.
Les tissus
Les médecins peuvent greffer la cornée, la peau, les artères, les veines, les os ou encore les valves cardiaques.
Tout savoir en 4 questions
Que dit la loi ?
En France, la loi indique que nous sommes tous donneurs d'organes et de tissus, sauf si nous avons exprimé de notre vivant notre refus de donner. Cet acte de générosité et de solidarité est entièrement gratuit. La loi interdit donc toute rémunération en contrepartie du don. L'anonymat entre le donneur et le receveur fait également partie des trois grands principes de la loi de bioéthique.
- Y a-t-il une limite d'âge pour donner ses organes ?
Jeune ou âgé, il n'existe pas de contre-indication de principe au don d'organes et de tissus. Les médecins évaluent les organes et les tissus pour s'assurer de la qualité de la greffe qui sera réalisée.
- Peut-on donner ses organes si on est malade ?
Très peu de maladies sont des contre-indications au don d'organes et de tissus, mais une maladie peut contre-indiquer un organe particulier. Les médecins évaluent les organes et les tissus pour s'assurer qu'ils peuvent être greffés. Le prélèvement peut être envisagé même sur certains donneurs sous traitement médical, ou qui ont des antécédents médicaux lourds.
- Comment sont répartis les organes parmi les malades ?
Certains patients sont prioritaires : les enfants, les receveurs dont la vie est menacée à très court terme, les receveurs pour lesquels la probabilité d'obtenir un greffon est très faible du fait de caractéristiques morphologiques ou immunogénétiques particulières. En l'absence de receveur prioritaire, l'attribution se fait par échelons géographiques successifs : local, régional, national, selon les règles spécifiques à chaque organe.
Y a-t-il une limite d'âge pour donner ses organes ?
Jeune ou âgé, il n'existe pas de contre-indication de principe au don d'organes et de tissus. Les médecins évaluent les organes et les tissus pour s'assurer de la qualité de la greffe qui sera réalisée.
Peut-on donner ses organes si on est malade ?
Très peu de maladies sont des contre-indications au don d'organes et de tissus, mais une maladie peut contre-indiquer un organe particulier. Les médecins évaluent les organes et les tissus pour s'assurer qu'ils peuvent être greffés. Le prélèvement peut être envisagé même sur certains donneurs sous traitement médical, ou qui ont des antécédents médicaux lourds.
Comment sont répartis les organes parmi les malades ?
Certains patients sont prioritaires : les enfants, les receveurs dont la vie est menacée à très court terme, les receveurs pour lesquels la probabilité d'obtenir un greffon est très faible du fait de caractéristiques morphologiques ou immunogénétiques particulières. En l'absence de receveur prioritaire, l'attribution se fait par échelons géographiques successifs : local, régional, national, selon les règles spécifiques à chaque organe.






 
 








 



 






 













 














 







 

